" Et vraiment elle crut qu'elle ne s'était pas trompée, qu'il lui posé la question de façon détournée. Or il était dans une erreur complète. Il voulait s'assurer qu'elle ne ferait jamais cette sottise. Elle se heurtait, cette fois sans le savoir, à l'opacité irréductible de l'autre, à la menace de croire à ce qui est, de se tromper de profondeur et couleurs. Et d'en pleurer! Est-ce que les pleurs ne sont pas les derniers mots de l'Amour ? "
C'est un tout. Ce coeur qui se serre, se serre toujours trop fort. Ces stupides sanglots qui se transforment vite en véritable crise de larmes. Ces questions brûlantes qui me poursuivent. Je sais que A. liera cela, tôt ou tard, qu'il me demandera de lui expliquer tout ce que cela signifie. Ou peut-être ne le fera t-il pas justement.. Peut être ne dira t-il rien, attendant patiemment que je m'effondre, sachant que je ne puis plus me contenter de ces silences, de ces sensations dévastatrices. Peut-être se taira t-il agacé par mon comportement. C'est si con à dire que j'ai hésité avant de l'écrire; mais je n'arrive pas à l'aimer seul. Je n'arrive plus à me dire que malgré cela, malgré ce qu'il tente de me dire, les sentiments, de son côté, sont bien présents. Et je suis las, las de réclamer comme un bambin qui tend les bras à sa mère, le regard suppliant, un peu d'amour, un peu de sentiments dévoilés. Je sais bien qu'une relation n'est pas passionnée à chaque instant, et que l'un ne marche pas forcément dans le même sens que l'autre au même moment. Mais j'ai si mal. Si mal au coeur quand ses " Je t'aime " balancés entre quelques mots ne signifient plus rien. Plus rien de réellement sincère. Quand l'Amour s'estompe au fil des messages et que de notre côté, les sentiments sont encore plus fort. Plus cette impression qu'il s'éloigne grandit en moi, et plus je suis amoureuse. Je ne comprend définitivement rien à rien. Je ne comprendrai jamais mon mécanisme émotionnel et sentimental. Je ne me comprendrai jamais, si ce n'est que je prend conscience au fil des jours, être l'une de ces filles idiotement amoureuses, qui en réclament toujours de trop, qui semblent n'assouvir que leurs propres désirs. Et j'ai honte. Tellement honte de ce que je suis, en fait. Et pleurer ne sert à rien. Vraiment. Si ce n'est gonfler et enlaidir les yeux, se poser un peu plus de questions, et se torturer, dire des imbécilités à n'importe qui sous le poid du chagrin. Mais pourquoi ? Pourquoi donc se mettre dans ces états ? Parce que j'aime A., que je suis follement amoureuse de lui et que j'ai cette indéniable impression que lui ne l'est plus, ou plutôt moins qu'aupavant ? Qu'il ne l'a peut-être jamais été ? Que quelque chose change et que je ne veux pas ? Que je ne veux pas le perdre, et que pourtant si la distance s'installe nous ne pourrons pas continuer ainsi ? Que tout cela ne rime plus à rien, et que je déborde d'Amour ? Il n' y a, au fond, aucune raison valable.. Pleurer n'est que l'expression de la plus grande solitude.. C'est une forme de parole, une sorte de monologue qui se faufile au creux de l'oeil et finit par exploser.. Et pourtant cet A. je l'aime plus que n'importe qui.
Guy de Maupassant disait " On finirait par devenir fou, ou par mourrir, si on ne pouvait pas pleurer. "
Je n'ai plus que la dernière partie de "La conversation amoureuse" à lire. Je dévorerai donc probablement les prochaines pages.. !
Retrouver A., nous retrouver, je ne rêve que de cela.